Rencontre avec Christiane Lambert
Le 15 septembre 2020, Christiane Lambert, était notre invitée. Présidente depuis 2017 du syndicat majoritaire en France, la FNSEA, cette rencontre a été l’occasion pour elle de revenir sur les leçons à tirer de la Covid 19.
La crise sanitaire a bousculé nos habitudes, notamment alimentaires. Et c’est grâce à l’agriculture française que la pénurie alimentaire a pu être évitée. Alors que les français se sont rués sur l’alimentation, les industries alimentaires ont pu répondre à la demande. Christiane Lambert note que les « invisibles sont devenus visibles », en témoigne le message déterminant du Président de la République, Emmanuel Macron, qui courant avril, a non seulement remercié « La Ferme France » mais aussi affirmé sa volonté de placer la souveraineté agricole de la France, au cœur de ses priorités. La FNSEA, a quant à elle œuvrée pour inscrire l’agriculture au cœur du plan de relance de l’économie française.
La Présidente de la FNSEA est aussi revenue sur les nouvelles habitudes alimentaires adoptées par les français avant la crise sanitaire. En effet, avec des consommateurs de plus en plus concernés par les enjeux environnementaux, la demande explose en matière de fruits et légumes biologiques, ce qui demande une réponse directe de la part de la filière agricole. Cela nécessite une adaptation de la part des producteurs, qui ne peut se faire du jour au lendemain. Mais, la Présidente de la FNSEA s’interroge « Comment faire du vert quand on est dans le rouge ? ». Aujourd’hui, l’agriculture biologique représente 8% des terres cultivées en France, passer le seuil des 15% serait selon elle ambitieux, mais réaliste.
Aussi, il ne faut pas oublier que les premiers impactés par le réchauffement climatique sont les agriculteurs, et Christiane Lambert souligne qu’ils sont parallèlement confrontés au problème de la rentabilité. Elle-même éleveuse de porcs en Anjou, elle regrette que le discours médiatique soit autant éloigné des réalités, et déplore le fait qu’il n’y ait plus d’experts journalistiques sur la question agricole à un moment ou l’information n’a jamais été aussi présente et accessible de tous.
La reconstruction de la souveraineté alimentaire se fera donc sur fond de compromis, ou les réalités devront prévaloir sur l’utopie.