La cybersécurité, préalable à toute souveraineté économique
La dimension globale du cyberespace engendre une multiplication des menaces et une diversification des acteurs touchés, citoyens, États, entreprises.
Dans le cadre de l’Initiative Souveraineté lancée par l’Institut Choiseul, la première Rencontre Souveraineté et Résilience s’est tenue le 4 mai dernier sur le thème de la cybersécurité. Face à 80 décideurs d’horizons divers, 4 panélistes sont venus livrer leur témoignage, vision prospective et bonnes pratiques en matière de cybersécurité : Daniel Le Coguic, Président de l’Alliance pour la Confiance Numérique et Senior Vice-président Secteur Public et Défense – Big Data et Sécurité – Paris 2024 chez ATOS ; Elena Poincet, PDG et co-fondatrice de Tehtris ; Cédric Sylvestre, Co-fondateur et Directeur Business Development d’Olvid et Michel Van Den Berghe, Président du Campus Cyber.
Une cybersécurité efficace s’impose comme la condition préalable d’une souveraineté numérique pleine et entière.
Aujourd’hui, dans un monde où l’interconnexion des sociétés et des modes de production est devenue une norme, la multiplication des menaces dans le cyberespace fait de l’intégrité et de la sécurisation des systèmes d’informations un enjeu commun.
À ce titre, la France, 4ème pays le plus touché au monde (par attaques au nombre d’habitants) demeure en première ligne face aux problématiques de cybersécurité. Forte d’un écosystème dynamique, constitué d’acteurs mondialement reconnus et de pouvoirs publics volontaristes, le pays a su développer une industrie cyber fortement exportatrice (14,1 milliards d’euros à l’international) qui emploie aujourd’hui plus de 70 000 personnes.
Toutefois, comme dans d’autres pays de l’Union européenne, il demeure important d’insuffler un réel volontarisme pour soutenir les filières nationales et continentales, d’accompagner l’évolution des cultures d’entreprise en réduisant l’usage de technologies étrangères et de renforcer l’attractivité de la filière pour les jeunes générations.
L’industrie de la cybersécurité a besoin d’un sursaut de leadership et d’une prise de conscience des décideurs.
À l’issue de cette rencontre, l’Institut Choiseul publie son premier Position Paper afin d’avancer des axes de réflexion et de suggérer des actions concrètes pour renforcer notre souveraineté en matière de cybersécurité. Six propositions y sont exposées en vue de faire émerger une réelle autonomie stratégique dans la filière :
1. Faire de la commande publique et privée un levier de renforcement de l’offre cyber européenne et d’indépendance technologique ;
2. Renforcer le capacitaire en s’appuyant sur la révision du cadre réglementaire européen ;
3. Démocratiser les compétences utiles et repenser le parcours des talents de la cybersécurité de demain ;
4. Développer une vision industrielle et compétitive de la cybersécurité soutenue par des dispositifs de financement des acteurs à la hauteur des enjeux ;
5. Consolider une offre cyber made in Europe de haut niveau, véritable alternative à des solutions étrangères et avantage compétitif de long terme ;
6. Adopter de nouveaux standards et pratiques pour plus d’efficacité et de confiance.
À l’heure où la souveraineté se place au cœur de tous les débats, l’Institut Choiseul dévoile son Position Paper « La cybersécurité, préalable à toute souveraineté économique. Plaidoyer pour un nouveau leadership privé et public en matière de cybersécurité ».
À propos de l’Initiative Souveraineté
L’Initiative Souveraineté est la plateforme de l’Institut Choiseul dédiée aux enjeux de souveraineté et de résilience, qui a pour but d’identifier et de promouvoir des mesures pragmatiques et concrètes destinées à renforcer l’autonomie stratégique de la France et de l’Europe. Au travers de rencontres régulières réunissant des acteurs économiques de premier plan, tous français et européens, et des experts reconnus, Choiseul entend ainsi prendre part au débat sur la nécessaire souveraineté nationale et européenne dans des domaines aussi variés que la défense, l’industrie, l’agroalimentaire ou encore les transports.