Interview de Pascal Lorot pour Business Immo
L’Institut Choiseul publie la troisième cuvée du classement Choiseul Ville de demain. À cette occasion, Pascal Lorot, à la tête de l’Institut, revient sur les enseignements de ce nouveau palmarès – lequel a été principalement réalisé pendant le confinement – des 200 jeunes décideurs qui pensent, imaginent et fabriquent le renouveau urbain.
Article Publié le 14/09/2020 à 10:54 sur le site de businessimmo.com
Pascal Lorot, Président de l’Institut Choiseul
Business Immo : Avant d’aborder en détail la nouvelle édition du classement Choiseul Ville de demain, pouvez-vous nous en rappeler les fondamentaux et nous exposer les motivations de l’Institut Choiseul quant à la création de ce palmarès il y a trois ans ?
Pascal Lorot : L’Institut Choiseul s’est imposé au fil des ans comme un révélateur de talents. L’aventure a débuté en 2013 avec le lancement du Choiseul 100, classement qui recense, à l’échelle nationale, les jeunes leaders économiques qui jouent ou sont appelés à jouer un rôle majeur dans le développement économique du pays. Afin de continuer de porter le message d’une France conquérante qui peut s’appuyer sur un savoir-faire unique et une jeune génération de décideurs de haut niveau, nous avons signé plusieurs déclinaisons sectorielles et géographiques en commençant par le classement Choiseul Ville de demain, dont nous célébrons cette année la troisième édition.
Notre objectif est de mettre en lumière l’expertise française en matière de smart city. 80 % de la population de notre pays est urbaine. Un véritable mouvement impliquant tous les acteurs de l’immobilier et de la ville se précise depuis quelques années pour répondre à des défis d’ordre social, économique, technologique et environnemental. Nous avons de très belles initiatives dans le domaine du traitement des eaux, de la gestion des déchets, de la construction, ou encore des mobilités urbaines qui, toutes, œuvrent à la création d’un modèle l’Institut Choiseul. d’excellence à la française qu’il nous incombe de promouvoir. Cela passe notamment par la mise en évidence de ces 100 jeunes talents – et d’une liste complémentaire de 100 aspirants au top 100 – qui incarnent la gouvernance économique d’aujourd’hui et de demain, mais également par la mise en réseau de ces leaders. Multiplier les opportunités de rencontres et de synergies, favoriser l’émulation, voilà in fine la raison d’être de l’Institut Choiseul qui s’attache à faire rayonner la ville du futur grâce à ce classement.
BI : Quels sont les critères qui ont fondé vos choix dans la sélection des 200 jeunes décideurs ?
PL : Dans la mesure où nous mettons le projecteur sur les leaders de la jeune génération, le premier critère d’importance est naturellement l’âge. Pour intégrer le Choiseul Ville de demain, il faut avoir 40 ans ou moins au 1er juillet 2020 et justifier d’une contribution active dans l’émergence et la construction de la ville française de demain. Pour évaluer les profils identifiés, nous prenons en compte plusieurs autres critères et sommes particulièrement attentifs aux accomplissements des lauréats et à leur progression au sein d’environnements parfois très compétitifs, de même qu’à leur position et leur influence au sein desdits écosystèmes. Enfin, nous récompensons le potentiel, la créativité, l’agilité, ou encore la capacité à fédérer autour d’un projet et à embarquer des équipes au service du renouveau urbain.
BI : Parmi les nouveautés, ce palmarès 2020 s’est féminisé. Comment expliquez-vous cette tendance ?
PL : Pour réaliser le classement, nous avons passé au crible plusieurs milliers de profils œuvrant dans des domaines variés de la ville du futur, et ce afin de prendre le pouls des dynamiques à l’œuvre dans le secteur. Le nombre de lauréates a en effet augmenté dans cette nouvelle édition du classement, mettant en évidence une évolution positive dans l’accès des femmes à des postes de direction. Pour ce millésime, nous comptons près de 40% de femmes sur les 200 lauréats. Nul doute qu’à ce rythme, nous atteindrons très prochainement la parité.
BI : Quelles autres nouveautés relevez-vous, notamment sur les nouveaux profils – tant au niveau des postes ou des entreprises – ou sur leurs parcours professionnels ?
PL : Cette nouvelle édition, qui intègre près d’un quart de nouveaux profils, est marquée d’une empreinte entrepreneuriale certaine. Dans un monde en pleine mutation, cette dynamique forte s’observe dans les cinq catégories qui composent notre classement. Parce qu’elle est multidimensionnelle, la ville de demain regroupe des profils variés avec des parcours éclectiques. Autrefois cloisonnés, les métiers évoluent et des passerelles se créent pour faire face aux problématiques complexes qu’implique la ville du futur.
BI : De quelle manière la crise sanitaire et économique influence-t-elle ce nouveau palmarès ?
PL : Réalisé principalement pendant le confinement, ce classement ne pouvait pas ne pas tenir compte de ce qui se déroulait sous nos yeux ! La ville change et chacun des nouveaux profils sélectionnés incarne à sa manière une des grandes mutations urbaines à venir. La construction de l’espace urbain, sa gestion, son occupation et son partage doivent nécessairement tenir compte des nouveaux impératifs induits par cette crise sans précédent. Elle bouleverse les flux urbains, accélère la réflexion sur les nouveaux espaces de travail, transforme le retail, etc. Le fil rouge de ce palmarès est l’innovation urbaine et nous voulons mettre en avant celles et ceux qui anticipent aujourd’hui les usages du « monde d’après ».
BI : Comment allez-vous faire vivre ce classement tout au long de l’année ?
PL : Cette parution annuelle est bien plus qu’un simple classement. C’est avant tout un réseau de premier plan qui s’étoffe au gré des nouvelles éditions et que nous animons en réunissant plusieurs fois par an tous les lauréats, alumni (anciens lauréats ne figurant plus au classement pour des raisons d’âge) et partenaires à l’occasion de grands dîners de gala. Tout cet écosystème est donc amené à se retrouver plusieurs fois par an sur une base régulière afin d’échanger sur l’actualité du secteur, créer des synergies et mettre en place des partenariats destinés à accroître la compétitivité de la smart city française.
Par Aurélien Jouhanneau, journaliste Business Immo (Business Immo Group)