“French Leadership”
Par François-Régis de Guenyveau,
Associé de Remora Talent Advisory
À l’occasion de la sortie de l’édition 2023 du Choiseul 100, François-Régis de Guenyveau, Associé de notre partenaire Remora Talent Advisory, est revenu sur l’importance et l’impact du leadership français.
Dix ans que le Choiseul 100 met à l’honneur les leaders économiques de demain. Dix ans, aussi, que Remora Talent Advisory fait du leadership le cœur de son expertise. Car à chaque nouvel âge du capitalisme, un nouveau type de leadership que les entreprises doivent savoir reconnaître et favoriser. L’ère du mécanicisme fordiste avait fait émerger les meilleurs dirigeants architectes, l’opulence des Trente Glorieuses la crème des marketeurs, la dérèglementation néolibérale la pointe de la finance. À observer les pressions qui s’exercent sur le marché depuis plusieurs années, nous voilà projetés dans l’âge de l’impact et de la responsabilité. Business models durables, réchauffement climatique, santé, futur du travail, IA et digital…
Le Choiseul 100 2023 reflète l’avènement de ces « Homo Globalis » capables d’aligner les enjeux de leurs entreprises avec les grands défis de la société. Les leaders issus de grandes multinationales en pleine transformation, à l’instar de Lorraine Frega (Michelin), trustent toujours la majorité des places. Ceux issus d’ETI et de groupes implantés dans les territoires s’offrent une remontada remarquée à l’heure des circuits courts et des coalitions locales, à l’instar de Florian Delmas (Andros),
lauréat de cette édition. Le plus frappant est sans doute la FrenchTech, qui continue de progresser silencieusement, au fil des ans, confirmant son rôle de miroir des tendances à l’œuvre.
Si le succès des data-tech y sont bien établis, ceux qui se préoccupent d’environnement s’imposent : Barbara Belvisi (Interstellar Lab) rejoint un cercle grandissant, couvrant déjà le secteur banque-assurance (Eva Sadoun chez Lita.co), l’agroalimentaire (belle percée de Clément Raychez Innovafeed).
Parallèlement, post-Covid oblige, la santé digitale continue son expansion. Jean-Charles Samuelian-Werve (Alan) et Cédric Girogi (Kaduceo) récidivent dans le top 100. Sophie Cahen (Ganymed Robotics) et Stéphanie Hervier (Medaviz) font une entrée fracassante, la première dans les technologies orthopédiques, la seconde dans les solutions numériques pour les acteurs de la santé. Côté « new ways of working », le triptyque de tête demeure : Ludovic de Gromard (Chance), Jean-Baptiste Achard (StaffMe) et Emilie Korchia (My Job Glasses) continuent d’œuvrer pour des générations de slashers en quête de sens. Et puisque nous sommes en France, l’impact n’empêche ni de cultiver le bon goût, ni de faire bonne chère : Véra Kempf (Singulart) et Sébastien Pacault (Paris Society) font ici une remarquable entrée en scène.
Naguère simple projet porté par une poignée d’entrepreneurs (encouragés par un certain Emmanuel Macron, lauréat de la 1ère édition), la FrenchTech est en somme capable aujourd’hui d’affronter tous les grands défis de notre temps. Figure du nouveau capitalisme, ne serait-elle pas aussi le vivier d’un nouveau leadership ? « Ne doutez jamais qu’un petit groupe de personnes puisse changer le monde. »