Eau et conflictualités
L’eau est vitale, comme l’air.
Ressource stratégique, elle est source de coopérations, mais aussi de tensions, de rivalités. La géopolitique de l’eau reste peu étudiée. Pourtant, un nouveau concept émerge dans les enceintes internationales, l’hydrosolidarité, qui devra prévaloir, si l’on veut traiter pacifiquement l’impact des changements climatiques, éviter les accusations de partage inéquitable, et amener chaque nation à une gestion économe.
Sous la direction de Franck Galland, l’ouvrage examine les enjeux de défense et de sécurité liés à la rareté de cette ressource et à la dégradation de sa qualité.
Ces enjeux sont sanitaires, économiques, politiques, diplomatiques, voire culturels. L’objectif était, passé ce constat, de proposer des réponses institutionnelles et opérationnelles afin d’anticiper et d’éviter tout conflit dans deux régions sensibles : le Proche et le Moyen-Orient, et l’Asie.
L’ouvrage pose les problématiques complexes, transversales, liées à l’eau. S’il porte essentiellement sur la gestion technique, juridique et politique des fleuves transfrontaliers (le Nil, le Jourdain, le Mékong…), il souligne aussi l’importance du lien entre l’eau et l’énergie. Une interaction trop souvent méconnue, bien que stratégique.
Les auteurs, enfin, rappellent la nécessité d’économiser l’eau (gaspillage, fuites et pertes sur les réseaux…), et de considérer des ressources alternatives (recyclage des eaux usées, dessalement).
Le livre offre des études de cas : la gestion transfrontalière en Asie, la situation hydropolitique en Inde et en Chine, le partage du Jourdain entre le Liban, la Syrie, la Jordanie, Israël et la Cisjordanie; les différends entre la Turquie, l’Irak et la Syrie à propos de la construction de barrages ; la problématique des volumes prélevés du Nil par l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie.