La forêt française, une belle endormie?
Avec 16,3 millions d’hectares boisés couvrant près de 30 % du territoire métropolitain, la France est le quatrième pays le plus boisé de l’Union européenne.L’accent mis ces dernières années sur la valeur environnementale des écosystèmes forestiers a fait passer au second plan, au moins sur la scène médiatique et politique, l’intérêt socio-économique de la filière bois. Pourtant, son rôle est loin d’être négligeable dans l’économie française. Dans son ensemble, en incluant la distribution, la filière emploie près de 450 000 personnes, soit 2,5 % de la population active ou encore deux fois le nombre d’emplois du secteur de la construction automobile.
Le Grenelle de l’environnement en a bien pris conscience, érigeant la gestion durable de la forêt comme le pilier d’une nouvelle politique de développement économique et social qui vise à faire sortir la filière bois de sa torpeur.Récemment, des progrès importants ont été accomplis dans le déploiement d’une politique de gestion raisonnée. Ceux-ci découlent pour l’essentiel de la généralisation de la certification, qui ressort à la fois comme une assurance dans la lutte contre le réchauffement climatique et le déclin de la biodiversité et comme un moteur de la relance de la filière bois française.
Malgré sa jeunesse, ce mode de gouvernance est considéré aujourd’hui comme l’un des principaux facteurs de réussite, actuelle et surtout future, de la gestion durable de la forêt française. Celui-ci doit encore être renforcé notamment par la mise en oeuvre de trois mesures complémentaires : l’accompagnement au renforcement de l’exploitation des petites propriétés forestières qui, trop souvent, sont laissées à l’abandon ; l’instauration d’une TVA réduite sur les écoproduits pour en renforcer l’attrait ; l’obligation enfin faite à l’État, aux collectivités et aux divers autres acteurs de s’approvisionner pour leurs besoins propres, en bois et en papier issus prioritairement de forêts gérées durablement et certifiées comme telles.