Géoéconomie n°67
Cette livraison de fin d’année s’ouvre sur un enjeu important, celui de la parité dans l’entreprise. La question n’est pas seulement aujourd’hui de trouver une justification sociétale ou sociale à cet objectif. La diversité au sens large, et la parité au sens premier représentent désormais un enjeu qui s’analyse en terme de croissance économique et de capacité innovatrice ; c’est ce qu’argumente dans une réflexion nourrie Gianmarco Monsellato, le dirigeant du cabinet Taj récemment primé par les Nations unies pour son exemplarité en faveur de la parité dans le cadre du Women’s Empowerment Principles Event. Une analyse à méditer à l’heure où, partout, et notamment en Europe, l’on recherche des facteurs supplémentaires de compétitivité susceptibles de maintenir tant bien que mal nos positions concurrentielles.
Les nations émergentes sont elles aussi, comme à l’accoutumée, au centre de ce numéro. Afrique en tête bien sûr, Géoéconomie étant toujours attentif à mettre en avant un continent où, à notre sens, s’écrira une grande partie de l’histoire future, économique mais pas seulement, de notre planète. Le géant indien est également à l’honneur ainsi que l’Indonésie. Premier pays musulman par la taille de sa population, ce dernier pays est quelque peu méconnu. Il enregistre pourtant aujourd’hui un développement rapide et spectaculaire. La modernisation des mécanismes économiques y va bon train, le marché s’ouvre à la concurrence, des classes moyennes émergent. Surtout, le pays s’insère de plus en plus aujourd’hui dans des courants d’échanges et des réseaux de partenariats, à l’échelle naturellement de l’Asie du Sud-Est mais pas uniquement, gage d’une croissance pérenne et d’une insertion rapide et réussie dans les grands flux de la mondialisation.
Le contenu de cette livraison s’interroge aussi sur la compétitivité de l’économique française. C’est naturellement une préoccupation de tous les décideurs nationaux. Comment la France peut-elle rester compétitive à l’heure où la concurrence n’a jamais été aussi forte ? Plusieurs auteurs tentent d’y apporter leur réponse. Pour Stéphane Bourcieu et Jérôme Gallo, certaines filières délaissées méritent d’être réhabilitées (bois, filière portuaire, tourisme, etc.) car elles s’inscrivent dans l’ADN de nos avantages comparatifs. De son côté, l’agriculture offre elle aussi encore de vrais potentiels en termes de revenus et d’emplois (Sébastien Abis et Thierry Pouch). Au-delà, si l’on veut restaurer la compétitivité de la France, oeuvrer pour améliorer son attractivité vis-à-vis des investisseurs étrangers et, au final, renforcer sa réputation au niveau mondial, une véritable stratégie de marque, à l’image de celles qu’ont bâtis certains autres pays, est plus que jamais nécessaire. C’est là la conviction de Michel Gardel, Vice-président de Toyota Motor Europe et membre de la mission gouvernementale « Marque France ».