Paroles de lauréats : Boris Derichebourg
Face à la crise, chaque jour, les lauréats et alumni Choiseul, mais aussi plusieurs de nos amis et partenaires, réagissent. Une série d’échanges avec plusieurs d’entre eux qui nous font part de leur vécu, nous exposent leurs stratégies de rebond mais aussi nous livrent leur vision du « jour d’après ».
Aujourd’hui avec Boris Derichebourg, Président de Derichebourg Multiservices. Après 10 ans de carrière professionnelle dans la compétition automobile, il rejoint l’entreprise familiale et prend la tête de la branche Multiservices qui compte aujourd’hui 32.200 collaborateurs, est présente dans 8 pays et génère un chiffre d’affaires de plus de 800 millions d’euros. Boris Derichebourg est alumni Choiseul 100 & lauréat Choiseul Ville de demain.
L’après crise devrait nous apporter un autre regard sur certains de nos métiers avec des emplois jusqu’à présent peu valorisés.
La crise sanitaire mondiale que nous subissons aujourd’hui déstabilise fortement le secteur des services aux entreprises et aux collectivités. Comment êtes-vous impacté ? Face à cette crise inédite, comment avez-vous adapté votre organisation ?
Le premier impact de cette crise est évidemment sanitaire mais également émotionnel : l’isolement est parfois très difficile à vivre pour certains.
Au niveau économique, nos filiales subissent la crise de façon hétéroclite en fonction de leurs activités, celles de premières nécessités, comme la propreté et la désinfection, étant les moins touchées. Nos filiales qui ont des activités dans l’industrie, le tertiaire ou l’espace urbain sont beaucoup plus impactées avec des arrêts parfois à hauteur de 100 %, comme nos métiers en lien avec l’événementiel ou la gestion de points de vente par exemple.
Nous avons de ce fait dû nous adapter et très vite nous réinventer pour ne pas mettre le groupe en difficulté.
Nous avons instauré des rituels quotidiens de communication et de partage d’informations entre filiales et services. Il est fondamental de garder un lien fort entre nous dans cette période de trouble.
Dans le même temps, nous avons centré l’intégralité de nos équipes sur nos clients en activité. Nous avons protégé nos organes vitaux qui sont le service paie ainsi que le service comptable en charge des facturations et encaissements. Et pour nos équipes opérationnelles, nous avons focalisé nos forces pour fournir les moyens de se protéger notamment grâce à la fourniture de milliers de litres de gel hydro alcoolique ainsi que des masques ; le plus difficile ayant été la période durant laquelle l’état réquisitionnait les masques.
Une fois notre organisation calée, nous avons adapté nos offres par rapport aux contraintes de la période de manière à aider le plus possible nos clients.
Plus généralement, de quelle manière votre entreprise s’est-elle mobilisée pour lutter contre l’épidémie ?
L’urgence sanitaire a été notre priorité pour préserver la santé de nos collaborateurs ainsi que celle de nos clients. Nous avons à ce jour 26 collaborateurs contaminés et déplorons malheureusement un cas grave à l’étranger. Nous prenons des nouvelles d’eux tous les jours, il peut nous arriver aussi d’aller directement désinfecter les lieux d’habitation de nos collaborateurs.
En interne, nous avons mis à disposition de nos 32 000 collaborateurs United Heroes, une application qui incite à garder une activité physique régulière et aide à rester actif. C’est une manière de fédérer les collaborateurs autour du sport grâce à des programmes quotidiens et un classement pour les plus compétiteurs.
Nous avons également lancé une plateforme d’engagement solidaire pour contribuer au soutien d’actions sociétales. Face à l’épidémie du Covid-19, nous proposons à nos collaborateurs d’agir à nos côtés pour soutenir les personnes fragiles ou en situation de grande précarité ainsi que les soignants.
Et enfin, à une échelle plus locale, nous essayons d’apporter notre aide. Nous avons offert récemment 500 litres de gel hydro alcoolique à l’hôpital proche de notre siège social. Nous avons également aidé le Samu Social à acheminer des denrées alimentaires sur ses sites en région parisienne.
Nous essayons de ne laisser personne de côté que ce soit au niveau sanitaire, humain ou économique.
Comment vous projetez-vous dans l’après crise ? Votre business model sera-t-il durablement transformé ? Voyez vous dans cette crise, une fois qu’elle sera terminée, des opportunités nouvelles pour un groupe comme le vôtre ?
L’après crise devrait nous apporter un autre regard sur certains de nos métiers avec des emplois jusqu’à présent peu valorisés. Un grand nombre de nos collaborateurs sont applaudis pour le travail qu’ils continuent à réaliser tout au long de cette période. D’un point de vue économique, c’est dans les plus grandes difficultés qu’il y a les plus grandes opportunités. À nous d’en faire des opportunités durables et responsables.
Nous avons finalisé ces dernières semaines des offres « sans contact » qui vont permettre à nos clients de repenser leurs bâtiments et lieux d’accueil pour minimiser les rapprochements humains et surtout les zones de points de contacts.
À titre d’exemple, notre filiale de télésurveillance installe des caméras thermiques reliées à des systèmes de détection massive d’identification des personnes ayant de la fièvre. Cela permet de sécuriser les entrées d’immeubles de nos clients. Notre filiale de propreté a généralisé ses protocoles de désinfection dédiés jusqu’alors au secteur de la santé. Elle facilite également l’achat de gel hydro alcoolique ou de masques à nos clients. Notre filiale de maintenance multi technique travaille aussi sur des offres de désinfection de l’air et sur les commandes « sans contact » de l’éclairage, la climatisation ou le chauffage évitant ainsi les interrupteurs. L’objectif est d’offrir des services rassurants qui s’orientent vers plus de « sans contact ».
Selon vous, quels changements majeurs caractériseront le ” monde d’après ” ?
Nos sociétés devront être encore plus transparentes et rassurantes autant pour nos clients que nos collaborateurs. Cela passera par la professionnalisation et la formation des individus, par des achats plus « responsables » et par une grande traçabilité de nos actions…
Un monde plus responsable va s’offrir à nous !